« A la manière d’un scénario de film, Polenkh pense « La ville s’éveille; le bruit du trafic s’élève de l’asphalte, la chorégraphie du quotidien reprend. Temps pourri dehors, il faut (encore) choisir un manteau pour sortir. Et puis, sans s’y attendre, et, si tôt le vêtement enfilé, arrive une sorte de bug dans le continuum routinier. Image gelée. Un bug arrive dans un laps de temps court. L’habit, accessoire du quotidien, devient alors étranger, quasiment traître parce qu’il annonce une action, des gestes qui n’ont de cesse de se répéter, et qui se vident imperceptiblement de leur sens. L’objet « manteau »perd sa fonction et devient une masse abstraite dont on a oublié l’utilité. Ou alors serait-ce le personnage qui s’oublie et devient un simple portant ? Arrêt sur image. Le film est mis sur pause. Il ne se passait déjà pas grand-chose. mais là il ne se passe quasi plus rien. Ou alors si, justement tout se joue ici et ce temps de latence annoncerait une prise de position nouvelle, un retournement de situation. Dans ce décor commun, devenu étranger un court instant, peut-être le personnage se rend-t’il compte qu’il se manque à lui-même. Et dans ce refus silencieux d’enfiler d’enfiler le vêtement en entier, quelque chose est en train de s’éveiller. Peut-être fait-il le constat de l’absurdité de son quotidien qu’il accueille dans une sobre étreinte ? »